Nul n’est besoin de nier la réalité terrestre des frontières, mais plutôt de tenter de les renvoyer à ce qu’elles sont, d’ancestrales découpes liées aux luttes de territoires et aux affrontements de pouvoirs de quelques-uns, bien souvent au détriment de leurs populations et des réalités migratoires. Ces lignes tracées artificiellement pour séparer les peuples sont autant d’obstacles aux rencontres et au mixage d’idées. L’humain en sa qualité « animale » ne peut avoir de barrières dressées devant lui, sans tenter de les franchir, sans avoir l’envie d’aller voir ailleurs par curiosité ou par nécessité vitale. NO|MADE nous invite à nous affranchir de ces limites géographiques, conceptuelles ou intellectuelles, afin d’explorer plus largement de nouveaux horizons et surtout afin de les transformer en d’autres champs de création.

NO|MADE est un concept libre, radical et minimal à la fois. Un vortex visuel, qui synthétise tous les mondes, tous les instants, toutes les histoires et surtout, tous les rêves. Le rêve, indispensable aux voyages et aux projections mentales, NO|MADE n’en est que le vecteur visible, celui qui provoque la trace ultime de l’instant. Ces images captées au fil des années sont une invitation à la liberté, un appel au décloisonnement des habitudes de classification. Elles sont de simples balises qui fixent les petites histoires du temps. Elles sont les cartographies visuelles et temporelles du périple.

Se rapprochant des contemplatifs, des marcheurs silencieux et des voyageurs immobiles, NO|MADE est là, muet, aveugle et sourd en apparence, mais, ne nous y trompons pas, il nous parle de l’immensité qui nous entoure, du chaos, des bruits de bottes et du vacarme du monde, en nous rappelant que tout n’est pas perdu et qu’il ne tient qu’à nous de savourer le chant des oiseaux, le ruissellement d’une rivière et le frêle rayon de soleil au travers d’une clairière au petit matin brumeux pour faire renaître les beautés de la planète. Il nous rappelle à notre condition de perpétuels migrateurs mais aussi de formidables rêveurs.

Si nos pensées et nos pratiques doivent s’affranchir des codes, des limites et des murs, il nous faut revenir à l’instinct, à l’humain dans toutes ses diversités et nous permettre de ressentir à nouveau le monde comme global et bienveillant. Ici, le voyage se situe dans un autre espace-temps qui abolit de fait toutes frontières physiques ou mentales.

La liberté n’a pas de lignes, pas de murs ou de cases, elle est.