Ainsi, centre d’une kyrielle de productions artistiques participatives, du dessin à la broderie, de la déambulation de rue à la performance théâtrale et de la composition sonore au film documentant ses multiples apparitions, le Nuage s’inspire librement, à l’origine, de la sonde Voyager qui, en 1977, a emporté dans l’espace des messages symboliques de l’humanité. Ici, il s’est agi d’injecter un peu de poésie, d’air et d’imaginaire dans le cadre d’une de ces rénovations urbaines qui manquent parfois de légèreté. Pour Keryann, un des élèves de CE2 ayant mis la main à la pâte, le cumulus « a des pouvoirs : il peut attraper les rêves des gens ». Le scénario qui entoure cet OVNI semble aussi proche de la science-fiction que de la beauté de l’ordinaire. Parfois, les chasseurs de nuage de la planète Zaga, en costumes, étant parvenu à le retenir dans leur filet, permettent aux passants de lire les pensées cousues sur ses sphères en lévitation. « Je vois un rêve vivant », dit l’une d’elles, tandis qu’ailleurs s’envole cette idée que « la vie est un conte de fée qui perd ses pouvoirs lorsque nous grandissons ». Sauf à poursuivre le voyage…