Cette série pose un regard sur le lien à la mer, dans les Caraïbes. Il y a le désir de présenter la vie sous les tropiques à travers une “peinture moderne”, qui ne répond pas aux clichés habituels, et, d’une façon plus idéologique, de proposer une perspective nouvelle, celle de « s’horizonner ». 

La mer est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut avoir un horizon dégagé de toutes formes de civilisations. La vertu de l’horizon est de permettre à l’esprit de se libérer de tout poids et de se projeter vers un inconnu que seul notre imaginaire peut se permettre de dessiner.

Quand j’étais enfant, je fixais l’horizon et je le questionnais. Je ne comprenais pas son vide et son silence. Je comprends aujourd’hui que je ne peux me contenter de questionner l’horizon et d’en attendre des réponses. L’horizon ne me répondra pas. Du moins, il n’a qu’une réponse à nous proposer : celle du tout possible. Dès lors, je comprends encore mieux, que l’horizon, c’est moi. Il est en moi. Je  suis mon propre horizon, et celui que je contemple au loin s’étend aussi loin que l’horizon que je me dessine.

En soi, donc, s’horizonner est une pensée active. C’est construire dans l’esprit le chemin que l’on veut, et y mettre soi-même les limites. L’horizon ne ferme aucun espace. C’est juste une porte, une invitation à poursuivre la route. Nul besoin donc de le franchir; il ne s’agit pas d’un obstacle…